Posons des débats constructifs !

 

Je me demande jusqu’à quand nous continuerons à importer des débats stériles sur des questions qui furent, depuis des siècles, l'objet de discussions approfondies sans être tranchées définitivement.

 Pourquoi laissons-nous de côté des questions existentielles qui se posent aux musulmans et les empêchent d’être actuellement la locomotive de l’humanité sur le chemin du progrès tant matériel que spirituel ?

Pourquoi ne consacrons-nous pas autant d’énergie pour dénoncer ceux qui transgressent ouvertement les recommandations d’Allah envers leurs familles, leurs voisins, leurs employés, les biens communs, etc. ?

 Au moment où nous devons conjuguer nos efforts pour affronter nos véritables adversaires (ignorance, pauvreté, maladies …), on veut distraire nos jeunes en se moquant de  ceux qui mentionnent le nom d’Allah dans leurs moquées alors que la majorité écrasante des musulmans ne fréquente même pas ces mosquées.

A quoi sert le débat sur l’introduction de l’Islam au Sénégal ?

Aujourd'hui, il nous faut absolument relever un peu le discours religieux pour qu’il soit constructif et centré sur l’essentiel. Discutons, par exemple, sur les questions éducatives, morales et sociales. Réfléchissons sur comment construire notre identité, préparer nos enfants pour qu’ils soient à même de relever les défis de l’Afrique, capables de la sortir de la domination culturelle, économique et politique aussi bien de l’Occident que de l’Orient.

Je me sens mal en voyant notre religion qui devrait être un facteur de cohésion, d’unité et de solidarité, devenir une source de tensions, de conflits et de division.

Il est bien possible de discuter sur les sujets doctrinaux dans des sphères académiques sans que les divergences engendrent l’animosité. Mais nous ne devons pas – à mon sens- transférer ces discussions dans l’espace public pour créer des querelles inutiles. Imam Al-Ghazali avait rédigé, quelques semaines avant son rappel à Dieu, un ouvrage intitulé « Iljamul ‘awwam ‘an ‘ilmil kalam » (Epargner les gens ordinaires de la science et de la théologie).

Je constate que les sujets doctrinaux dont on discute ici sur la place publique n’intéressaient, dans l’histoire de la pensée musulmane, que les éminents théologiens qui croisaient leurs arguments. Ces discussions n’étaient pas source de problèmes, sauf si les pouvoirs politiques s’immisçaient dans le débat scientifique, afin d’imposer l’un des points de vue sur les autres.

En tout cas, j’aurais aimé qu’on retienne ce que Cheikh Ahmadou Bamba nous recommandait en ces termes: ne soyez jamais hostiles à quiconque vous voyez prononcer « la ilaha illal-lah » !

Commentaires

  1. ما شاء الله فيك.. رائع جدا، نفع الله بك

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