Daara Mame Diaara, un espoir pour le système éducatif sénégalais
Cette excellente idée de créer un daara dédié aux
homonymes de Sokhna Diaara a certes émerveillé presque tout le
monde. Mais sa profondeur et sa portée réelle ne sont pas encore
explorées, sur les plans éducatif et socioéconomique du pays.
Cette vision profonde de Cheikh Moustapha Bachir (RA) motivée par le souci de perpétuer l'oeuvre de Mam Diaara à travers l’éducation de ses homonymes se concrétise dans un contexte particulier.
En effet, la scolarisation des filles est une préoccupation mondiale et particulièrement africaine; tout le monde est convaincu qu’aucun développement n'est possible sans la participation de la femme.
Par ailleurs, l'un des problématiques majeures du système éducatif
est son aspect inclusif, qui doit permettre a toutes les franges de
la population de s'y retrouver. C’est dans cette perspective que
l'enseignement religieux occupe une place importante dans les projets
de reforme du système. L'une des decisions présidentielles, prises
à l'issue des assises de 2014 sur l’éducation et la formation ,
consiste à "développer l'enseignement religieux et l'intégrer
dans le système éducatif". La formation professionnelle reste
enfin un levier important du développement économique au Senegal.
Dans cette perspective, le modèle du Daara de Prokhane peut bien
offrir, des réponses appropriées à toutes ces préoccupations très
actuelles, si l’on arrive à bien l’exploiter.
Le daara qui compte plus de 500 filles apprenantes internées et entièrement prises en charge offre un enseignement coranique de qualité et une formation académique et professionnelle dans un environnement sain et adéquat. Depuis 2005, 213 filles y ont mémorisé le Coran. La qualité des enseignements du daara se manifeste aussi à travers les performances réalisées par ses pensionnaires aux différents concours de récital du Coran ; elles ont occupé 11 fois la première place dans ces compétitions.
L’intérêt particulier de ce modèle consiste dans son mode de financement qui est exclusivement communautaire, car basé sur la contribution des dahira Mam Diara, Un mode innovent donnant une solution à la raréfaction des ressources consacrées à l’investissement dans le domaine de l'éducation aux pays sous développés.
La portée de ce daara est, en fait, incommensurable dans la mesure où, en plus de son impact direct, il peut faire tache d'huile et être imité par d'autres grandes familles de la communauté mouride voire au-delà. On peut voir dans le futur des daara de Sokhna Awa Bousso, Sokhna Fat Dia, Sokhna Maï ainsi de suite.
En résumé, ce modèle de daara, tel que conçu et géré, même s'il a besoin toujours de perfectionnement, suggère des solutions à ces grandes questions auxquelles notre système éducative n'a pas encore trouvé de réponses satisfaisantes. En plus de ce qu’il a déjà réalisé dans ce daara comme la construction d’un centre de formation professionnelle, l’État du Sénégal a beaucoup d'intérêt à accompagner d’avantage ce modèle original qui pourra être partagé, aussi bien au niveau national qu'au niveau international.
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